Les clichés de la naturopathie

Le métier de naturopathe est entouré d’un certain nombre de clichés, comme d’ailleurs de nombreux métiers. Beaucoup d’entre eux sont faux, mais restent ancrés dans l’inconscient collectif.

Lorsqu’on recommande de manger sainement, on liste les aliments à éviter, et cette liste peut sembler longue. Le problème n’est souvent pas l’aliment en soi, mais plutôt l’utilisation d’ingrédients de plus en plus chimiques dans l’industrie alimentaire, qui ne raisonne pas en termes de santé, mais de réduction de coûts et de profits.

Regardez l’alimentation ne serait-ce de nos grands-parents qui, pour la plupart, cultivaient leur nourriture ou se fournissaient chez les petits producteurs locaux. Regardez les recettes de nos grands-mères que nous adorions tant étant enfants, y trouvez-vous des ingrédients chimiques, des sucres industriels, des conservateurs et autres produits ne poussant pas dans la nature avec l’appellation E suivi d’un numéro ? Non, ou en tous cas pas à cette échelle.

La vie citadine permet peu de reproduire ce mode de consommation, surtout de nos jours. Mais il s’agit surtout d’habitudes que nous avons prises et dont nous ne savons plus vraiment comment nous défaire. Lorsqu’on prend quelques minutes pour se renseigner sur les coopératives et petits producteurs locaux, on se rend facilement compte que les bons produits sont accessibles à prix tout à fait abordables, souvent bien plus abordables qu’en supermarché, qui applique le tarif du producteur, du conditionneur plus une commission pour le magasin.

Voici une conséquence d’un gros problème, notamment en France, qui est la catégorisation et la généralisation : les naturopathes conseillent les graines, donc il ne faut manger que des graines comme un oiseau.

Les graines sont une très bonne alternative au grignotage de produits industriels entre les repas, aux biscuits apéritifs et donne un peu plus de croquant aux gratins et crumbles.

La naturopathie est une médecine douce, mais pas moins efficace. Les naturopathes sont effectivement proches de la nature, car ils ont conscience qu’elle leur fournit de quoi manger et de quoi se ressourcer spirituellement. Dit comme cela, on peut parler de marginalité. Mais si vous abordez ce discours en évoquant que le fait d’être près de la nature signifie s’aérer l’esprit, se détendre au bord d’une rivière ou faire une balade en forêt ?

Respecter la nature et se focaliser sur sa beauté pour enrayer le stress de la vie moderne sera difficilement contestable. Encore une fois nous avons affaire à une généralisation et un étiquetage.

Aimer la nature et profiter de ses bienfaits n’empêche en rien d’apprécier un bon repas chez des amis accompagné d’un cocktail et d’une bonne bouteille de vin.

Du moment que c’est bon, vous ferez simplement plus attention les jours suivants, ou vous irez faire une séance de sport supplémentaire pour éliminer les toxines plus rapidement.

Cela reviendrait à dire que la naturopathie rejette l’utilité de la médecine allopathique, or cela est complètement faux. La naturopathie prône fermement la prévention et le maintien de l’énergie vitale. Ce n’est pas parce que les traitements pharmaceutiques sont efficaces que nous avons envie de tomber malades. En ce qui concerne les maladies plus graves, elle est un très bon accompagnement de la médecine traditionnelle.

Comme nous le savons bien à ce stade, les médecins abordent la maladie de manière symptomatique, la naturopathie s’attaque à la cause des symptômes. En somme, les deux techniques se veulent complémentaires.

Mais le jeu en vaut la chandelle. Effectivement, préparer des solutions naturopathiques est plus fastidieux que d’avaler un comprimé ou un sirop, les résultats sont plus longs à se faire ressentir, les cures restrictives sont contraignantes. Nous sommes entièrement d’accord avec cela, mais les bénéfices à long terme sont bien plus grands. La raison de ce « temps d’attente » est simple : les solutions naturelles ne soignent pas forcément, elles stimulent le corps à s’autoguérir là où les traitements pharmaceutiques soignent le corps à sa place.

Comme vous le savez, chaque fois que vous prenez un traitement médical, vous ingurgitez des produits chimiques qui agressent le corps, fatiguent le foie et empêchent les défenses naturelles de faire leur travail. Ces dernières, à mesure qu’on leur mâche le travail, deviennent paresseuses, et lorsqu’un dysfonctionnement ou une agression extérieure intervient, elles ne sont pas préparées à combattre et ont tendance à attendre le médicament qui viendra faire leur travail.

Avec un traitement naturopathique, l’organisme se remet en marche, se défend et se renforce. À terme, il combat les troubles avec vaillance en maintenant une bonne forme physique. C’est comme un investissement à long terme. Les bonnes habitudes sont à mettre en place petit à petit sur des mois.

Oui et non. Une consultation de naturopathie coûte effectivement plus cher qu’une consultation chez le médecin, et un médicament souvent moins qu’un flacon d’huile essentielle...

Mais à terme, cela revient moins cher qu’une hospitalisation ou que des visites répétées chez le médecin. De plus en plus de mutuelles l’ont compris et commencent à rembourser une partie des consultations chez un naturopathe.

La grande différence entre le naturopathe et le médecin est que votre médecin va vous prescrire un traitement pour un trouble précis. Le naturopathe, lui, va vous aider à mettre en place une hygiène de vie préventive en plus de vous conseiller des solutions naturelles pour traiter vos troubles.

Une fois cela bien installé dans le quotidien, les visites se raréfient, chez le médecin comme chez le naturopathe, puisque le praticien en santé au naturel vous aura donné toutes les clefs pour reprendre en main vous-même votre santé et votre vitalité. Encore une fois, c’est un choix de vie à long terme.